Comprendre la violence des ados envers leurs parents
Les causes de la violence des adolescents
La violence des adolescents envers leurs parents peut avoir plusieurs causes :
- Des troubles psychologiques comme la dépression, les troubles de la personnalité ou les troubles du comportement
- Un sentiment de toute-puissance et d’invincibilité propre à l’adolescence
- Une histoire personnelle et familiale difficile (maltraitance, carences affectives, etc.)
- Des troubles neuro-développementaux comme le TDAH, les troubles du spectre de l’autisme, etc.
- La consommation de drogues ou d’alcool
- L’influence des pairs délinquants
- Le manque de repères éducatifs et l’absence de limites claires
Ces différents facteurs, conjugués à des événements déclencheurs comme un échec scolaire, une rupture amoureuse ou un conflit familial, peuvent conduire certains ados à extérioriser leur mal-être par la violence.
Les formes que peut prendre cette violence
La violence des ados envers leurs parents peut prendre différentes formes :
- Violence verbale : insultes, menaces, chantage affectif
- Violence physique : bousculades, coups, blessures, destruction de biens matériels
- Violence psychologique : humiliations, dénigrement, isolement
Ces violences peuvent survenir au cours d’une dispute, d’une crise de colère incontrôlable ou être préméditées dans le but de soumettre le ou les parents à la volonté de l’adolescent.
Les conséquences délétères pour les parents et la famille
Outre les traumatismes physiques et psychiques qu’elle engendre, la violence des ados a de lourdes répercussions sur les parents et la cellule familiale :
- Sentiment de honte, d’échec et de culpabilité des parents
- Isolement social (on n’ose pas en parler)
- Détérioration du climat et de la communication familiale
- Souffrance et traumatismes des frères et sœurs
- Risque de reproduction intergénérationnelle de la violence
Il est donc essentiel de briser rapidement ce cycle infernal qui ne fait que renforcer le sentiment d’impunité et de toute-puissance de l’adolescent violent.
Comment réagir face à un adolescent violent ?
Garder son calme et se protéger
Face à un accès de violence de son ado, il est primordial pour le parent de garder son calme et d’assurer sa propre sécurité ainsi que celle des autres membres de la famille.
Voici quelques réflexes à adopter :
- S’éloigner physiquement si l’ado est menaçant
- Appeler à l’aide si besoin (proches, police)
- Ne pas répondre aux provocations et menaces
- Rester factuel, ne pas argumenter
- Se retirer de la situation jusqu’à ce que le jeune se calme
L’objectif est ici de désamorcer la crise sans aggraver la violence.
Sanctionner avec discernement
Une fois la crise passée, il est essentiel de sanctionner l’acte de violence, mais avec discernement :
- La sanction doit être proportionnée à la gravité des faits
- Elle ne doit pas humilier l’adolescent mais lui faire prendre conscience de la portée de son acte
- Lui rappeler fermement que certains comportements sont inacceptables est nécessaire
- Combiner sanction et mesures de protection (accompagnement psy, signalement…)
L’objectif n’est pas de punir pour soulager sa propre souffrance mais de protéger l’ado et de l’aider à construire son discernement moral.
Se faire aider par des professionnels
Briser le cycle de la violence nécessite souvent de faire appel à des professionnels :
- Thérapeutes pour l’adolescent : pédopsychiatres, psychologues…
- Groupes de paroles entre parents pour partager son expérience
- Associations spécialisées (Enfance et Partage, Fédération Nationale des CPEF…)
- Services sociaux : ASE, PJJ, services éducatifs…
Ces différents acteurs peuvent aider à comprendre d’où vient la violence chez l’ado, lui offrir un espace d’expression encadré et favoriser la reconstruction du lien parents-enfant.
Renforcer le cadre éducatif au quotidien
En parallèle du travail thérapeutique, il est essentiel pour les parents de :
- Renforcer les règles et limites éducatives
- Valoriser les comportements positifs
- Encadrer l’usage des écrans et d’internet
- Soutenir la scolarité et les activités extrascolaires
- Encourager les échanges en famille
L’objectif est de restaurer un cadre de vie structurant, propice à l’épanouissement de l’adolescent.
Comment éviter que la situation s’envenime ?
Déceler les premiers signes
Pour éviter l’envenimement de la situation, il est capital de déceler les premiers signes de violence chez son adolescent :
- Changes brutaux de caractère et d’apparence
- Opposition systématique et transgression des règles
- Propos ambigus sur la violence
- Intérêt soudain pour les armes
- Fréquentation de pairs déviants
- Difficultés scolaires
- Isolement et repli sur soi
Ces signaux faibles, bien que non spécifiques, doivent alerter les parents.
Engager le dialogue
Il est ensuite essentiel d’engager le dialogue avec son ado :
- Lui parler avec calme et sans agressivité
- Chercher à comprendre ses motivations profondes
- L’inciter à s’exprimer sur son mal-être
- Valoriser ses qualités et centres d’intérêt positifs
- Lui rappeler que vous êtes là pour l’aider
L’objectif est de recréer une relation de confiance propice à la confidence.
Solliciter une aide extérieure
Si ces tentatives échouent, il ne faut pas hésiter à solliciter une aide extérieure :
- En parlant à l’infirmière ou au psychiatre scolaire
- En prenant rendez-vous avec le médecin traitant
- En consultant la Maison Des Adolescents la plus proche
- En contactant les services sociaux
Plus la prise en charge sera précoce, plus les chances de succès seront élevées.