Nous avons souvent l’image d’une thérapie comme une succession de rendez-vous réguliers, un face à face avec un “psy” qui acquiesce, ou hoche la tête, à nos déboires, nos interrogations et nos doutes.

Et au fil des séances, les mots que nous déposons sont remis en forme, maturés et transformés pour une meilleure cohérence interne et dans le lien aux autres.

Mais, concrètement, comment font les thérapies avec nos émotions, ces méandres souterrains qui, souvent, surgissent sans que nous n’y comprenions rien, sans que nous puissions leur imposer ce que nous aimerions ? Eh bien, cela dépend des thérapies !

Les thérapies centrées sur les mots, le conscient, le néocortex

Certaines vont se focaliser sur les mots que vous dites, leur sens, leur compréhension, ce à quoi ils renvoient. L’intérêt est de comprendre, disséquer, mettre à jour le fonctionnement, prendre du recul. Les émotions, dans ce cadre, sont en périphérie du travail thérapeutique. Elles peuvent être source d’informations mais le cœur du travail sera la métabolisation intellectuelle, l’élaboration d’une pensée, l’aspect réflexif.

Les thérapies centrées sur les émotions, les ressentis, le cerveau limbique

D’autres thérapies mettent les émotions au cœur de leur travail, considérant qu’elles sont le moteur (et le frein !) de nos existences, que ce soit dans notre manière d’entrer en lien avec le Monde, avec les autres ou avec nous-même. Ainsi, nous avons bien un cerveau qui nous sert à projeter, à discerner et à rationaliser (le néocortex). Mais, nous avons aussi un cerveau (plus rapide en cas de stress !) qui emmagasine toutes nos expériences émotionnelles, de la plus inspirante à la plus flippante. C’est le cerveau limbique. Et c’est avec lui que nous travaillons quand nous mettons au cœur de la thérapie l’accent sur les émotions.

Bien évidemment, il n’y a pas une seule méthode et une seule thérapie pour travailler avec et sur les émotions. Il y en a des dizaines… avec chacune sa spécificité et son angle d’approche.

Spécificités de certaines thérapies axant principalement le travail thérapeutique autour des émotions

Pour n’en citer que quelques-unes, vous pouvez trouver :

  • L’hypnose qui fait partie des thérapies brèves. L’hypnose est un état modifié de conscience qui permet à la personne d’aller puiser dans son inconscient des ressources pour modifier une situation problématique.
  • Les constellations familiales qui travaillent spécifiquement à déloger des mémoires familiales qui, inconsciemment, vous limiteraient dans votre vie. Elles partent du principe que nous sommes un être lié à notre histoire familiale, à ce que nos ancêtres ont vécu et, que de fait, parfois, nous portons des poids, sorte de loyautés inconscientes, qui nous empêchent de nous réaliser.
  • Les thérapies psycho-corporelles qui allient parole et prise de conscience du corps, des sensations. Vous retrouvez la somatothérapie, la gestalt-thérapie, la sophro-analyse par exemple.
  • La thérapie centrée sur les émotions qui a, comme axe majeur de changement, un travail sur la prise de conscience des émotions et des besoins sous-jacents.
  • L’EMDR (Eyes Movement Desensitization and Reprocessing) qui permet d’accompagner les personnes dans le cadre de stress post-traumatiques en utilisant les mouvements des yeux en particulier.

Toutes ces thérapies ont en commun de privilégier l’émotionnel et le corporel dans leur accompagnement. Cela ne veut pas dire qu’aucun mot n’est posé, loin de là ! En fonction des spécificités de chacune, le mot est support de préalable, d’entrée en matière, de liant entre le thérapeute et la personne, d’intégration ou de clôture.

Je pourrai résumer les différences de prise en compte des émotions dans les thérapies dans la priorisation différente, faite par chacune, autour de ces trois questions : Comment je me sens (dans mon corps, mes sensations) ? Qu’est-ce-que je ressens (mes émotions) ? Et qu’est-ce-que je pense (mes pensées) ?

Alors, écoutez vos besoins et choisissez la thérapie que vous souhaitez en fonction !