Accumuler des objets au point que son habitat devienne difficile à vivre est un comportement qui interpelle souvent l’entourage et suscite incompréhensions. Pourtant, derrière cette réalité visible, le trouble de la thésaurisation révèle une souffrance psychologique complexe. En 2025, la connaissance de ce trouble s’est affinée grâce aux avancées scientifiques et à l’attention croissante portée par des acteurs clés tels que Santé Mentale France, la Fondation FondaMental ou la Haute Autorité de Santé (HAS). Découvrir les mécanismes sous-jacents, les impacts sur les relations humaines et les pistes thérapeutiques permet d’ouvrir un dialogue plus empathique autour de cette problématique souvent mal comprise. Dans ce contexte, décrypter les causes du trouble et ses effets spécifiques sur la communication offre des clés essentielles pour soutenir les personnes concernées et leurs proches.
Les fondements psychologiques du trouble de la thésaurisation : une complexité méconnue
Le trouble de la thésaurisation ne se limite pas à un simple désordre d’accumulation d’objets. Il s’agit d’un phénomène clinique profond, désormais reconnu dans le DSM-5, et qui dépasse largement les clichés. Il combine des dimensions émotionnelles, cognitives et comportementales qui entretiennent une spirale souvent difficile à briser. La thésaurisation est caractérisée par une difficulté persistante à se débarrasser de possessions, et dans presque tous les cas, par un besoin compulsif d’en acquérir davantage, indépendamment de la valeur réelle des biens.
Concrètement, cette accumulation devient telle que l’espace de vie est encombré au point de ne plus remplir ses fonctions habituelles : chambre, cuisine ou salon deviennent des zones où la circulation est entravée et où l’utilisation normale est difficile. Cette situation génère chez la personne détresse et altération significative du fonctionnement social, professionnel ou familial.
Ce trouble est loin d’être un simple caprice ou un manque d’organisation. Il s’appuie sur des croyances subjectives : l’objet peut avoir une valeur instrumentale (penser qu’il pourrait servir un jour), sentimentale (souvenir lié à une personne ou un événement) ou intrinsèque (juger l’objet important en soi). Ces croyances façonnent un attachement émotionnel puissant, rendant la séparation extrêmement angoissante.
- 💡 Importance de la valeur subjective des objets
- 💡 Difficultés émotionnelles liées à la perte
- 💡 Résistance au changement malgré les impacts négatifs
Le trouble n’est pas apparu dans le DSM-5 par hasard. Jusqu’au début des années 2020, la thésaurisation était souvent considérée comme un symptôme associée au trouble obsessionnel compulsif (TOC), mais les études récentes ont démontré qu’elle mérite une classification autonome. Cette reconnaissance s’accompagne d’un intérêt croissant dans la recherche en santé mentale, notamment par des associations telles que l’ANPAA (Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie) qui étudient les liens entre troubles obsessionnels et comportements addictifs incluant la thésaurisation.
| Caractéristique clé ⚠️ | Description ✍️ |
|---|---|
| Accumulation excessive | Objets en nombre important envahissant l’espace de vie |
| Difficulté à jeter | Angoisse et détresse liées à la séparation des possessions |
| Valeur subjective | Attachement émotionnel et croyances sur l’utilité des objets |
| Impact fonctionnel | Altération des activités quotidiennes et des relations sociales |
Comprendre ces fondements est essentiel pour dépasser les jugements et aborder la thésaurisation avec respect des difficultés vécues. Cela ouvre la voie à des prises en charge adaptées et humaines.

Les causes multiples et imbriquées du trouble de thésaurisation
Comprendre pourquoi une personne développe ce trouble nécessite de regarder plusieurs facteurs à la fois. C’est ce qu’expose le modèle cognitif largement accepté en psychologie aujourd’hui. Ce modèle met en avant quatre grands axes qui interagissent :
- 👉 La vulnérabilité personnelle : il s’agit notamment de l’héritage génétique, des expériences traumatiques précoces, des traits de personnalité et des difficultés relationnelles passées ou présentes.
- 👉 Les troubles du traitement de l’information : des difficultés dans l’attention, la mémoire et l’organisation cognitive compliquent la prise de décision et le tri des objets.
- 👉 Le contenu cognitif inadapté : cela concerne les croyances erronées ou exagérées sur la valeur ou l’importance des objets, ainsi que l’attachement émotionnel excessif.
- 👉 Le renforcement des comportements : l’accumulation est maintenue par un double mécanisme, où retirer un objet génère anxiété (renforcement négatif) et acquérir/stocker procure un certain plaisir ou soulagement temporaire (renforcement positif).
Par exemple, Sophie, 35 ans, raconte combien elle garde tous ses anciens carnets scolaires « parce qu’ils représentent son parcours et ses efforts ». Pourtant, cet attachement devient source de tensions familiales importantes quand sa maison devient difficile à habiter.
Des études récentes de la Fondation FondaMental montrent que cette interaction complexe entre facteurs psychobiologiques et apprentissages faits au fil de la vie explique pourquoi ce trouble est difficile à traiter. Certaines prédispositions génétiques sont liées à une impulsivité plus élevée ou à une moindre capacité d’inhibition des comportements, renforçant ainsi la vulnérabilité.
| Facteurs de vulnérabilité 🧠 | Exemples ou manifestations |
|---|---|
| Histoire familiale | Antécédents de troubles anxieux ou obsessionnels chez les proches |
| Traumatismes précoces | Perte d’un parent, abus durant l’enfance |
| Traits personnels | Perfectionnisme, anxiété chronique |
| Compétences cognitives | Difficulté à prendre des décisions rapides ou catégoriser les objets |
Les conséquences de ces interactions sont la persistance d’un comportement difficile à modifier, même quand la personne souhaite s’en débarrasser. Cela explique le besoin d’interventions thérapeutiques adaptées et personnalisées, soutenues par des approches innovantes proposées par des spécialistes en psychologie clinique ou neuropsychologie en lien avec l’Association Francophone de Psychiatrie Biologique et Neuropsychopharmacologie (AFPBN).
Quand l’accumulation entrave la communication : un impact insoupçonné
Au-delà de l’encombrement matériel, la thésaurisation affecte profondément la communication entre la personne concernée et son entourage. Le désordre dans l’espace de vie reflète souvent un désordre au niveau des échanges, qu’ils soient verbaux ou non verbaux.
Dans la famille de Marc, 42 ans, atteint de ce trouble, la communication a progressivement disparu. Ses proches évoquent une incompréhension grandissante : ils ne savent plus comment lui parler de ses habitudes sans déclencher conflits ou repli. Ce silence s’installe et alimente un isolement social souvent dévastateur.
Voici comment la thésaurisation interfère sur la communication :
- 🗣️ Difficulté à exprimer ses émotions : la peur de perdre les objets est souvent aussi une peur d’exprimer une souffrance plus profonde.
- 🤐 Évitement des conversations difficiles : pour ne pas froisser ou se confronter aux jugements, la personne limite les échanges sur ce sujet.
- 😔 Frustrations et rancunes réciproques : le désaccord sur l’état du logement alimente des tensions non verbalisées clairement.
- 💔 Perte de confiance : l’entourage se sent impuissant, la personne concernée se sent incomprise.
Ce phénomène a été mis en lumière par des travaux publiés dans des revues reconnues comme Psychologies Magazine ou par la Fédération Française des Psychologues et de Psychologie. Ils insistent sur l’importance d’une approche empathique et adaptée pour restaurer un dialogue apaisé.
| Impact sur la communication 🗨️ | Illustration concrète |
|---|---|
| Opposition familiale | Conflits récurrents au sujet de l’ordre dans la maison |
| Isolement social | Invitation refusée pour ne pas montrer le logement |
| Dialogue limité | Non-dit lié à la honte ou la peur d’être jugé |
| Perte de soutien | Amis ou proches qui s’éloignent progressivement |
Pour les psychologues, accompagner la communication dans ce contexte est primordial. Cela passe par la création d’un climat de confiance, l’écoute active et la reconnaissance des émotions, souvent niées depuis longtemps.

Au-delà des murs encombrés, la thésaurisation est une barrière invisible qui modifie la qualité des relations à l’extérieur comme à l’intérieur du cercle familial. La peur du jugement, la honte et l’isolement sont des conséquences souvent dramatiques.
En 2025, la Fédération Française des Psychologues et de Psychologie met en avant que ces troubles créent un cercle vicieux où la solitude alimente le mal-être, et le mal-être renforce les comportements de thésaurisation.
La personne peut progressivement se refermer sur elle-même, évitant les visites ou les sorties, ce qui limite ses échanges sociaux. Le soutien est alors fragilisé, ce qui rend la guérison encore plus difficile. Les partenaires, amis et membres de la famille se sentent souvent démunis, parfois même culpabilisés quand ils ne savent pas comment aider.
- 🌐 Rétraction sociale et perte de réseaux amicaux
- 💬 Difficultés à maintenir une vie de couple harmonieuse
- 🏠 Risque d’isolement prolongé voire d’abandon familial
- 📉 Baisse de la qualité de vie et augmentation du stress familial
Par exemple, un témoignage recueilli dans Vie Libre illustre comment Julie a dû faire face à des ruptures successives dues à des tensions liées à son trouble. Pourtant, avec un accompagnement adapté combinant thérapie comportementale et soutien social, elle parvient progressivement à améliorer sa situation et renouer des liens.
| Conséquences relationnelles 💔 | Effets sur la vie quotidienne |
|---|---|
| Éloignement des proches | Moins de visites à domicile, invitations refusées |
| Conflits dans le couple | Disputes fréquentes liées à l’ordre et à l’hygiène |
| Isolement affectif | Perte de contacts sociaux réguliers |
| Stress et tension familiale | Ambiance anxiogène au sein du foyer |
La réduction de ce fardeau nécessite un travail non seulement sur le comportement d’accumulation mais aussi sur la restauration et l’amélioration des relations sociales. La Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA) souligne l’importance de ce travail dans le cadre global de la santé mentale.
Principes de traitement et de prise en charge psychothérapeutique
La prise en charge du trouble de la thésaurisation relève d’une approche pluridisciplinaire, combinant souvent psychothérapie, interventions sociales, et parfois pharmacologie. La complexité du trouble explique la diversité des stratégies possibles mais aussi la difficulté à garantir un succès plein.
Le traitement principal recommandé suit le modèle cognitivo-comportemental, axé sur le travail des croyances dysfonctionnelles, l’amélioration des capacités de prise de décision et l’apprentissage de nouvelles habitudes de tri et de gestion des objets.
- 🧠 Thérapie cognitive comportementale (TCC) : ciblant les pensées erronées sur l’importance des objets, les fausses croyances liées à la mémoire ou au besoin d’épargner.
- 🎯 Désensibilisation graduelle : confrontation progressive à l’élimination d’objets pour réduire l’anxiété associée.
- 🤝 Accompagnement social : aide au réaménagement de l’espace, soutien familial et accompagnement dans les démarches sociales.
- 💊 Traitement pharmacologique : parfois utilisé en complément, notamment si la thésaurisation s’accompagne de troubles anxieux ou dépressifs.
| Approche thérapeutique ⚕️ | Description | Avantages |
|---|---|---|
| Thérapie cognitive comportementale | Travailler les croyances et comportements | Bénéfices durables s’appuyant sur des preuves |
| Accompagnement social | Soutien pratique et émotionnel | Favorise la réinsertion |
| Médication | Gestion des symptômes associés (anxiété, dépression) | Soulagent les comorbidités |
Les témoignages rapportés dans les rapports de la HAS confirment que la persistance du trouble et la résistance au traitement nécessitent un engagement à long terme tant du patient que des professionnels. Le taux d’abandon du traitement reste significativement élevé, un enjeu majeur de 2025 pour améliorer l’accompagnement.

L’importance d’une sensibilisation et d’une information adaptée pour le public
Une meilleure connaissance du trouble de la thésaurisation est indispensable pour éviter les stigmatisations et favoriser un climat de compréhension. La dissémination d’informations scientifiquement validées via des plateformes comme Santé Mentale France ou Fondation FondaMental permet de toucher un large public.
Les médias spécialisés comme Psychologies Magazine participent largement à cette mission en relayant des expériences, des découvertes et des conseils pratiques.
- 📢 Sensibilisation au-delà des clichés négatifs
- 🧩 Explication claire des mécanismes psychologiques
- 🤗 Encouragement à l’écoute et à l’empathie
- 📞 Orientation vers des structures spécialisées en cas de besoin
| Support informatif 📚 | Moyens d’action |
|---|---|
| Associations professionnelles | Programme éducatif et ateliers de formation |
| Médias spécialisés | Articles, reportages, témoignages vidéos |
| Institutions de santé publique | Guidelines et recommandations pour le public et les professionnels |
La diffusion large permet aussi d’éclairer le rôle des troubles cognitifs et des fonctions exécutives déficitaires. Elle incite enfin à dépasser la stigmatisation, souvent source de silence et d’isolement.
Comment favoriser une communication bienveillante avec une personne thésaurisante ?
Dialoguer avec une personne concernée par la thésaurisation demande une posture particulière, loin des débats ou accusations. La communication doit viser à maintenir une relation sereine, humaine et constructive.
Voici quelques recommandations issues de pratiques validées :
- 💬 Privilégier l’écoute active et sans jugement pour comprendre ce que ressent la personne.
- 🕊️ Maintenir un ton calme, éviter toute pression ou menace, ce qui augmente souvent le repli.
- 🎯 Apporter soutien et reconnaissance de la difficulté réelle, sans minimiser ni dramatiser.
- ⏳ Être patient, le changement demandant du temps et des étapes progressives.
Des ressources issues des travaux de la Fédération Française des Psychologues et de Psychologie exposent que ces attitudes peuvent significativement améliorer la qualité des échanges et encourager la personne à envisager un accompagnement.
| Conseils communicationnel 🗨️ | Résultats attendus |
|---|---|
| Écoute empathique | Diminution de la méfiance et augmentation de la confiance |
| Absence de jugement | Maintien du lien social |
| Encouragement progressif | Motivation pour changement |
| Respect du rythme | Réduction de l’anxiété liée aux conflits |
Perspectives d’avenir et enjeux pour la recherche en 2025
Le trouble de la thésaurisation reste un domaine en pleine évolution sur le plan scientifique. Si de nombreuses avancées ont été réalisées ces dernières années, notamment sur le modèle cognitif et les traitements, plusieurs enjeux demeurent.
La Fondation FondaMental met en avant la nécessité d’approfondir la recherche sur :
- 🔬 Les bases neurobiologiques du trouble pour mieux cibler les interventions.
- 🧩 Le développement de protocols thérapeutiques adaptés aux spécificités individuelles.
- 📊 L’évaluation à long terme de l’efficacité des traitements pluridisciplinaires.
- 🌍 L’intégration de la dimension sociale et familiale dans la compréhension du trouble.
En parallèle, les actions de sensibilisation et de formation de professionnels visées par la HAS, l’AFPBN et Santé Mentale France continuent de s’intensifier pour garantir une meilleure prise en charge et un accompagnement global plus humain. Cette avancée est capitale pour réduire le taux élevé d’abandon du suivi et améliorer la qualité de vie des personnes et de leur entourage.
| Enjeux 2025 🎯 | Description |
|---|---|
| Recherche neurobiologique | Exploration des circuits cérébraux impliqués |
| Thérapies individualisées | Adaptation des protocoles aux profils cliniques |
| Formation professionnelle | Multiplication des formations pour psychologues et médecins |
| Soutien social | Actions concertées pour familles et proches |
Enfin, l’amélioration progressive des connaissances devrait aussi permettre d’appréhender le trouble sous un angle plus humain, mettant en avant la souffrance authentique derrière un symptôme mal compris.
