Le bilan psychologique est un outil précieux pour mieux se connaître et avancer dans la vie. Que l’on soit enfant, adolescent ou adulte, il peut nous permettre de lever le voile sur notre fonctionnement cognitif, émotionnel et intellectuel. Mais en quoi consiste-t-il réellement ? Quels sont ses objectifs et ses bénéfices ? Comment cela se passe-t-il ? Voyons cela en détail.

Comprendre l’utilité du bilan psychologique

Définition du bilan psychologique

Un bilan psychologique est une évaluation réalisée par un psychologue qualifié, via des tests standardisés et validés, ainsi que des entretiens approfondis. L’objectif est de déterminer le profil psychologique et cognitif complet d’une personne, afin de mieux comprendre son fonctionnement. Cela englobe :

  • L’intelligence générale (QI)
  • Les compétences cognitives spécifiques (mémoire, attention, fonctions exécutives, etc.)
  • La personnalité
  • Le vécu émotionnel
  • D’éventuelles particularités comme le haut potentiel ou certains troubles

Le psychologue va ainsi cartographier finement les forces et faiblesses de la personne. Au final, le patient disposera d’un éclairage très utile sur lui-même, avec des pistes concrètes pour mieux gérer ses difficultés.

A qui s’adresse-t-il ?

Le bilan psychologique peut concerner :

  • Les enfants dès 2-3 ans s’il y a suspicion de précocité ou problèmes de développement
  • Les adolescents traversant des troubles émotionnels/comportementaux
  • Les adultes souhaitant mieux se connaître ou gérer une période délicate

Les motifs de consultation sont très variés : troubles de l’apprentissage, hyperactivité, anxiété, dépression, problèmes relationnels, burn out, lassitude professionnelle, sous-performance chronique, etc.

L’essentiel est d’identifier précisément d’où viennent ces difficultés, pour adapter au mieux les solutions. Un bilan psychologique pointu est alors tout indiqué.

Déroulement d’un bilan psychologique

Voyons maintenant comment se déroule concrètement un tel bilan. Cela comprend 3 phases clés :

1. L’entretien préliminaire

Le psychologue commence par un entretien approfondi, en présence de la personne elle-même, et idéalement de ses proches. Parents, conjoint, etc. L’objectif est de :

  • Cerner la problématique et les attentes du patient
  • Retracer finement son histoire : développement, parcours scolaire, vie relationnelle et émotionnelle, etc.
  • Recueillir des informations de son entourage pour disposer d’un regard croisé
  • Définir les axes d’investigation prioritaires

Cette première rencontre permet de nouer une alliance thérapeutique solide, gage de réussite pour la suite.

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2. La passation des tests psychométriques

Lors d’un deuxième rendez-vous, la personne va passer une série de tests standardisés :

  • Des épreuves cognitives évaluant la mémoire, l’attention, le raisonnement, etc. selon les axes définis
  • Des questionnaires de personnalité très fins
  • Eventuellement un test de QI pour mesurer ses capacités intellectuelles

Ces outils permettent une mesure objective et fiable du fonctionnement de la personne. Les résultats seront comparés à des groupes témoins d’âge similaire.

Certains psychologues proposent des bilans en ligne ou en téléconsultation. Mais la plupart privilégient une rencontre en face à face pour une évaluation plus riche. Comptez 2 à 3 heures pour cette étape.

3. Le compte-rendu de conclusions

Lors d’un dernier rendez-vous, le psychologue restitue ses conclusions : forces et faiblesses sur les plans cognitif, émotionnel et relationnel. Il remet aussi un compte-rendu écrit très détaillé.

Son expertise permet de formuler des pistes d’amélioration sur-mesure : coaching personnel ou scolaire, thérapies spécifiques, aménagements de l’environnement de vie ou de travail, etc.

Le patient est alors armé pour progresser à son rythme. Au besoin, d’autres séances de suivi psychologique peuvent être planifiées.

Les bénéfices d’un bilan psychologique

Une connaissance de soi enrichissante

Le principal intérêt est de mieux se connaître, au niveau:

  • Intellectuel : fonctionnement cognitif, capacités intellectuelles, etc.
  • Personnel et émotionnel : tempérament, sensibilités, mécanismes de défense, etc.
  • Relationnel : mode de communication, interactions sociales, etc.

Cet éclairage très fin sur soi permet de mieux comprendre d’où viennent certaines difficultés. C’est une première étape indispensable pour les résoudre efficacement par la suite.

La formulation de pistes concrètes d’amélioration

Au-delà du simple diagnostic, le psychologue guide le patient vers le mieux-être, avec diverses recommandations possibles:

  • Thérapies : comportementales et cognitives, psychodynamiques, humanistes, etc.
  • Coaching : développement personnel, scolaire, professionnel, parental, etc.
  • Médication si nécessaire : anxiolytiques légers, antidépresseurs, etc.
  • Aménagements de l’environnement : adaptation scolaire, aménagement du poste de travail, etc.

Concevoir son propre plan d’action est ensuite plus aisé. D’autant que le psychologue peut assurer un suivi dans la durée pour ajuster les objectifs et solutions.

Un regard neuf libérateur

Enfin, le bilan psychologique apporte souvent un regard neuf libérateur. Il donne une grille de lecture objective de la situation du patient. Celle-ci est parfois différente de sa perception initiale, faussée par un manque de recul.

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Cet éclairage externe, shuntant nos œillères habituelles, peut s’avérer très salvateur. Surtout si l’on est empêtré depuis longtemps dans des difficultés qui semblent insolubles.

Quels tests pour quels bilans ?

Les praticiens disposent de nombreux outils pour explorer en profondeur la psyché humaine. En voici les principaux :

Le test de QI

Pour évaluer le niveau intellectuel global d’une personne, le test de référence est celui du QI (quotient intellectuel). Il existe plusieurs versions :

  • La WPPSI pour les jeunes enfants (dès 30 mois)
  • Le WISC pour les 8-16 ans
  • La WAIS pour les plus de 16 ans

Ces tests analysent finement les aptitudes dans différents domaines cognitifs : compréhension verbale, raisonnement perceptif, mémoire de travail, vitesse de traitement, etc.

Un score global de QI est ensuite calculé, qui permet de situer l’individu par rapport à la moyenne de la population (100 de QI) :

  • En dessous de 80 : déficit intellectuel
  • De 80 à 120 : intelligence normale
  • Au dessus de 120-130 : haut potentiel

Bien que populaires, les tests de QI présentent certaines limites. Ils ne mesurent que la capacité de raisonnement dans un cadre scolaire, laissant de côté d’autres formes d’intelligence (artistique, émotionnelle, etc)

L’évaluation de l’attention et des fonctions exécutives

Certains tests explorent plus précisément des fonctions cognitives particulières, comme :

  • L’attention avec par exemple le test TEA-Ch
  • La mémoire avec l’épreuve RAVEl
  • Les fonctions exécutives comme la flexibilité mentale, la gestion de projets, etc.

Ces bilans ciblés aident à objectiver la présence de Troubles Déficitaires de l’Attention (TDA/H), de problèmes de concentration ou de raisonnement.

L’évaluation de la personnalité

Plusieurs outils analysent finement la personnalité et le tempérament des individus. Les questionnaires répondus par le patient lui-même et son entourage dressent une cartographie détaillée de :

  • Ses traits dominants
  • Ses modes relationnels
  • Ses mécanismes de défense
  • Ses besoins psychiques
  • Etc.

Citons par exemple le test du MMPI ou l’inventaire de personnalité de NEO PI-R. Ils évaluent la présence éventuelle de troubles anxieux ou dépressifs. Ou encore notre façon d’aborder les défis et difficultés au quotidien.

Le bilan projectif du fonctionnement psychique

D’autres outils plus qualitatifs explorent l’inconscient et le fonctionnement psychique profond :

  • Le test de Rorschach avec ses planches d’encre symétrique
  • Le TAT (Thematic Aperception Test) avec ses planches de photos ambiguës
  • Le dessin projectif pour les enfants
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Le sujet doit alors projeter sur ces images floues sa propre perception du monde. Un angle original pour mettre au jour certains nœuds psycho-émotionnels.

Bien sûr, un bilan psychologique mobilise rarement tous ces outils à la fois ! Le psychologue sélectionne ceux qui correspondent le mieux à la situation et la demande du patient. Puis les croise intelligemment pour une vue globale.

Bilan psychologique classique ou approfondi ?

Tous les praticiens n’adoptent pas le même niveau d’approfondissement dans leurs bilans. On peut distinguer :

Le bilan psychologique classique

Certains psychologues réalisent des bilans assez courts et ciblés, en 1 ou 2 séances :

  • Un test de QI
  • Quelques questionnaires de personnalité
  • Un entretien de debriefing

C’est le cas par exemple avant une réorientation scolaire ou professionnelle, où l’on cherche surtout à évaluer le potentiel cognitif général.

Rapides et pas trop coûteux, ces bilans classiques présentent cependant des limites. Ils ne permettent pas une analyse fine de tous les aspects de la psyché.

Le bilan psychologique approfondi

Certains psychologues experts, comme ceux issus de la psychologie projective, réalisent des évaluations bien plus poussées :

  • Plusieurs séances d’entretiens approfondis
  • Une large batterie de tests
  • L’étude détaillée des processus inconscients et des fragilités inhérentes
  • Etc.

Le patient bénéficie alors d’une compréhension globale de lui-même, dépassant la simple performance scolaire ou intellectuelle. C’est indispensable pour un travail en profondeur sur ses difficultés personnelles.

Ce type de bilan complet est cependant plus long, plus cher… et peut être déstabilisant. Un bon praticien sait doser les investigations en fonction de chaque patient. L’essentiel est que ce dernier en retire des bénéfices tangibles.

Conclusion

Le bilan psychologique reste à ce jour l’outil le plus abouti pour explorer sa personnalité et son fonctionnement interne. Certes, ce n’est jamais une démarche anodine que de se plonger au cœur de son intimité psychique.

Mais comme le disait Socrate, “Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’Univers et les Dieux » ». Se comprendre en profondeur est souvent un passage obligé pour évoluer sereinement dans sa vie personnelle et relationnelle.

Alors si vous vous sentez limité(e) ou enfermé(e) dans certaines difficultés, n’hésitez pas à pousser la porte d’un psychologue. Son éclairage professionnel vous permettra certainement d’y voir plus clair et d’aller de l’avant.